Lac du barrage de Petit Saut

Pour le travail, nous avons dû nous rendre à Grand Santi, petit village du sud de St Laurent situé à 1 jour de pirogue ou... 1h30 d'hélicoptère depuis Cayenne-Rochambeau.

Nous voici donc en train de survoler la forêt guyanaise. Pour mes amis ulmistes : il n'y a aucun endroit pour se poser en cas de panne...

La forêt à perte de vue avec quelques criques par ci, par là...

Brusquement, nous arrivons sur le lac de retenue du barrage de Petit Saut. Mis en service en 1994, c'est le plus grand lac français de ce genre.

Il s'étend sur 370 Km2.
La Guyane, bien que ne possédant pas de montagne (le plus haut sommet est aux alentours de 1000m), est toute en collines.
Ceci explique la multitude d'ilots qui parsèment ce lac.

Les arbres n'ont pas été abattus avant la mise en eau, d'où ce paysage sinistre.

Les écologistes avaient dénoncés, à l'époque, la pollution des eaux qui serait provoquée par la décomposition de tous ces arbres.

Au moment de la mise en eau de nombreux animaux piégés par la montée des eaux ont été sortis des îles par hélico. Tous ???

Il parait qu'il y a un ouvrage de même type au Suriname. Il a plus de 30 ans et il se dit que tous les arbres sont maintenant décomposés et que de nombreux poissons auraient repeuplés la zone.
Rendez-vous dans 17 ans pour savoir...

Les parties sans troncs marquent l'ancien lit des cours d'eau.

(toutes les photos de cet article sont de Luc Ackermann)

Comments

[Robert]

merci pour ces précisions. En plus, j'ai le bouquin, mais je ne l'ai pas encore lu....

[L@urence]

En effet, au Suriname c'est le Brokopondo, immense lac de barrage qui s’étend sur plus de 1 560 km2 de foret, soit 4 fois la surface de Petit-Saut.
Ce barrage fut construit sur la rivière Suriname et son lac s’arrête au pied du Brownsberg. Le mur de barrage a une longueur de 2 km pour une hauteur de 54 m. Il fournit 70% de la consommation électrique de la capitale.
Les ouvriers de l’entreprise "Brokopondo water wood international" sont des bûcherons sous-marins qui exploitent les arbres morts, encore sur pied, 40 ans après la mise en eau du barrage. Pour l’exploitant, l’intérêt est considérable : le bois est déjà débarrassé de l’inutile aubier, pas de temps de séchage et le transport consiste à remorquer les troncs flottants sur l’eau.
Mais surtout, les arbres qui ont résisté au temps ont une densité et une dureté extraordinaire, favorisées par la pression de l’eau sur les fibres.
Ainsi, le bois extrait est surévalué grâce à son label « water wood » et vendu très cher. Les ouvriers opèrent avec un scaphandre à plusieurs dizaines de mètres de profondeur et manipulent une tronçonneuse hydraulique.
La SBB (l’ONF du Suriname) estime que la ressource sur tout le lac représente 1,5 milliards de dollars sur 30 à 50 ans d’activité. Pour l’instant, BWWI extrait 20 à 25 arbres par jour, mais elle compte se développer rapidement.
(extrait du livre Balades au Suriname de Philippe Boré, le seul en français).