Village clandestin

Aujourd'hui je vous emmène dans un petit village brésilien clandestin, situé à moins de 50 km de St Laurent du Maroni.

Il est situé à environ dix minutes de marche de la RN1 (Cayenne - St Laurent via Kourou). Pour l'atteindre il faut longer le camp des gardes-mobiles puis franchir une petite crique. A l'aller nous utilisons le petit pont rustique.

Les gens vivent en famille. La dame qui arrive sur le pont va se laver dans la crique.

Ces gens sont à l'écart de l'agglomération. Ils n'ont donc pas de moyen de vivre d'un travail "normal". Il y a tout lieu de supposer qu'ils fournissent la main d'oeuvre pour les transbordements moyens terrestres/pirogues des chargements destinés à l'orpaillage illégal.

Le village est dans un espace qui a été soigneusement déforesté et mis en valeur. Il est très bien entretenu et, par endroits, coquet. Vous voyez l'alignement de bananiers au premier plan (que les amis des DOM m'excusent, mais tous les métros ne connaissent pas le bananier...)

Il y a de nombreux enfants en bas âge. Et je vous rappelle que les enfants nés en France ne sont pas expulsables...

Nous sommes accompagnés par des gendarmes pour notre protection bien qu'à aucun moment nous n'ayons été menacés, bien au contraire comme vous le verrez plus loin. Nous sommes ici pour faire constater à des nouveaux arrivés en Guyane l'état des lieux. Ils ne seront pas déçus !

Le village est en expansion. Il y a des nouvelles constructions un peu partout. La structure peut vous paraître légère, mais il faut savoir qu'il n'y a ni cyclones ni tempête violente en Guyane, rien à voir avec les Antilles.

L'installation est soignée. Des puits sont creusés et les toilettes sont placées correctement et ne peuvent pas polluer l'eau de consommation. Des artistes !!!

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Comme un peu partout en forêt, il y a des arbres à l'enracinement magnifique.

Celui-ci a sûrement été laissé à titre paysager...

Ici c'est une scène assez surréaliste. Imaginez vous au centre du village, au milieu des clandestins qui vous observent pendant que vous discutez tranquillement des solutions envisageables pour les déloger.

Remarquez au passage les fûts que vous connaissez bien pour les avoir déjà vu sur plusieurs articles de mon blog...

Plus étroit mais tout aussi malcommode, ce petit pont. Le village est au bord de la Mana et il est coupé en deux par deux petites criques assez profondes.

Tout le monde passe par là, y compris bien sûr les enfants en bas âge...

Encore une vue, juste pour le plaisir, de ce petit village. Nous apprendrons grâce à un collègue qui parle le brésilien que les enfants ne sont pas scolarisés. Les brésiliens sont souvent des gens charmants et ceux que nous avons rencontrés ne font pas exception.

Certains des habitants ont déjà habité dans d'autres endroits en Guyane, y compris en ville, toujours dans l'illégalité. C'est surprenant pour le profane que je suis encore car il y a beaucoup de contrôles d'identité dans le département...

Ici, tout le monde a le droit à son logement hors d'eau, même Médor !

Au fond vous voyez le fleuve qui est un bon moyen de communication avec les criques orpaillées.

Mais des barrages fixes et des opérations Anacondas viennent perturber considérablement tout ce bel agencement !!!

La dernière crique, la plus grande, peut aussi se traverser en bac.
Très gentiment, on nous a proposé de nous faire traverser...

... heureusement qu'il n'y avait pas de vague !