Apatou 1/2

Apatou est un village Bushi Nengué (un peuple Noir Marron)

Il est construit sur la concession attribuée par la France coloniale au capitaine Apatou pour services rendus.

Le capitaine est le responsable DÉSIGNE par l'autorité administrative pour représenter et diriger le village.
Le Conseil des Anciens a été ainsi dépossédé d'une partie de ses prérogatives.

Le Mouténdé est un bel arbre pas très grand (qui atteint 35 m et environ 50 cm de diamètre).

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Apatou s'apprête à vivre un grand bouleversement. Une route est en construction pour le relier à St Laurent.

Ce village ne connaît pas la circulation automobile. Tout ici est à l'échelle du piéton.
Je vais commencer par vous présenter le village traditionnel.

A l'arrivée, nous rencontrons un des sages du village. Il y avait aussi 3 capitaines des hameaux des alentours.

Ces sages nous ont fait part de leur espérance en l'avenir et de leurs craintes de voir disparaître la Tradition.

C'est la Tradition qui gérait jusqu'à présent les relations entre les gens, plus que la loi.

La Tradition gérait l'occupation du sol, l'agriculture, la chasse et toutes les choses de la vie.

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Voici quelques vues du village traditionnel.

Il y a l'électricité au village grâce à un groupe électrogène ; donc la télé est déjà là !

Il y a une forte demande de modernisme chez les jeunes, surtout, d'après ce que nous ont dit les Anciens, chez les assistés. Ce sont eux qui rêvent le plus de voitures.

Il y a une forte interrogation sur le maintien du village actuel comme mémoire du passé.

Des travaux importants sont prévus par la municipalité pour la rénovation de l'habitat.

Mais pour obtenir les fonds nécessaires, il va falloir que les habitants deviennent propriétaires de la terre sur laquelle est leur maison.
C'est une révolution car il semble que les cultures du fleuve ne connaissait pas cela : être propriétaire de la terre.

Un autre problème va être la disparition d'une grande partie des piroguiers.
Ils sont condamnés par la route parce que le transport routier n'intègre pas dans ses coûts l'entretien de la route qui est à la charge de la collectivité.
Malgré la gloutonnerie des moteurs des pirogues, il n'est pas certain que ce mode de transport est plus onéreux que les camions.

Remarquez les toits en palmes. C'est de plus en plus rare. Les palmiers qui les fournissent poussent très lentement et il faut aller de plus en plus loin en forêt pour les trouver.
Ils sont remplacés par la tôle qui est moins difficile à trouver et plus facile à mettre en oeuvre.

Pour protéger ce village, il est prévu de le laisser en zone piétonne et d'en faire un centre de mémoire de la culture Bushi Nénguée ainsi qu'un pôle touristique... si toutefois le tourisme arrive à décoller en Guyane !

Dans le prochain article, je vous montrerai l'autre Apatou, celui qui se prépare à la modernité.