Orpaillage
Voilà un sujet qui fait beaucoup couler d'encre chez nous comme chez vous.
Tout et n'importe quoi est raconté la-dessus. Où est la vérité ?
Je n'ai pas encore vu un site d'orpaillage "à pied" mais j'ai survolé une bonne partie de la zone sur laquelle je travaille. Voici quelques photos.
Je sais que pour chercher l'or ils doivent faire des excavations. C'est ce qui donne cet aspect "en pointillé" de cette crique.
Il faut savoir qu'une chasse constante est faite aux clandestins. C'est l'objet des opérations Anaconda dont la télé est friande depuis le début de l'année 2006.
Ces opérations sont menées par la Gendarmerie et l'ONF (un des rôles de la brigade Nature). IL y a deux types d'opération :
* quand c'est possible, l'hélico amène les gens à pied d'oeuvre
* quand il n'y a pas de clairière, pas de zone pour poser un hélico, c'est l'approche en 4x4 ou en pirogue et la fin du parcours à pied.
A Saint Laurent nous n'accompagnons les gendarmes que pour les opérations fluviales ou terrestres, lorsqu'ils peuvent avoir besoin de guide car les agents ONF présents depuis longtemps (l'un d'entre nous depuis 13 ans) connaissent très bien la forêt et savent s'orienter même dans le sous bois.Dans ces actions nos formations sont complémentaires.
Je rappelle pour ceux qui ne connaissent pas très bien l'ONF que le personnel technique est assermenté et autorisé au port d'arme.
Nous sommes habilités à dresser procès verbal pour tout ce qui se passe en forêt et nous sommes équipés de revolvers P38 (9 mm).
Lorsqu'un campement est repéré, les occupants, généralement, s'enfuient. Parfois, ils assistent à la destruction du matériel.
Les moteurs sont détruits avec des pots thermiques qui fondent le bloc moteur, le rendant irréparable. Les pompes sont fracassées, le campement détruit (intendance, logement).
De nombreux quads sont également détruits. Le quad est un engin performant en forêt. Il ne nécessite qu'une piste étroite et sommairement aménagée pour passer. Les clandestins font parfois des pistes de plusieurs kilomètres pour ravitailler les campements. Leur détermination est extraordinaire.
Les clandestins sont souvent brésiliens et ils sont ravitaillés depuis le Suriname voisin. On peut dire sans risque de se tromper que ceux qui se font de l'or sans risque sont les commerçants (marchands de pompes et de moteurs, nourriture, ...)
Lorsque les accès des criques sont trop surveillés, les clandestins utilisent les moyens terrestres avec parfois le portage à dos d'homme (essence et fuel en bidons de 30 l, outillage, nourriture, ...).
La photo du dessus vous permet de vous rendre compte de l'environnement, la forêt omniprésente et le trait sale de la crique mutilée pour de l'or.
J'espère pouvoir vous montrer bientôt des photos terrestres. Je pourrais alors vous donner des explications plus techniques sur l'ensemble des processus.
Ci-contre, la fumée est vraisemblablement celle du campement des résidents.
L'ensemble des sites survolés lors de cette tournée particulière a ensuite été traité à pied.
L'or est vraiment un puissant stimulant !!!